Depuis son introduction en 2014, le *Spider-Verse* n’a cessé de s’étendre, tissant une toile immense où cohabitent des dizaines de versions alternatives de Peter Parker, mais aussi de nombreux autres héros et héroïnes inspirés de l’araignée. *End of the Spider-Verse*, publié dans le volume 4 de *Spider-Man* (#1 à #7) scénarisé par Dan Slott, marque un tournant décisif. Ce n’est pas simplement une suite : c’est un choc narratif. Une conclusion annoncée, mais surtout un reboot assumé.
Dès les premières pages, le ton est donné. Le multivers tremble, menacé par une entité qui remet en question même l’existence du *Totem de l’Araignée*. Cette force, nommée *Shathra*, s’attaque non pas à un Spider-Man, mais à l’essence même de ce que représente l’araignée dans chaque monde. Une véritable purge cosmique, destinée à effacer les Spider-héros un à un, de manière irréversible. Pour ceux qui ont été marqués par les arcs comme Spider-Verse ou Spider-Geddon, ce nouvel affrontement fait l’effet d’un uppercut : plus cruel, plus viscéral, plus définitif.
Mais ce qui rend *End of the Spider-Verse* si captivant, ce n’est pas uniquement sa promesse de “fin”. C’est sa capacité à remettre en jeu les piliers du mythe. Même Spider-Man Noir, pourtant habitué aux drames, y découvre une tragédie plus profonde encore. Quant à Spider-Gwen et Miles Morales, ils affrontent un doute identitaire d’une intensité inédite. Que reste-t-il d’un héros quand le monde l’oublie ? Quand la toile elle-même se désagrège ?
Cette première partie du récit pose donc les bases d’une crise existentielle et cosmique. Elle interroge l’origine, la légitimité et la transmission du rôle de Spider-Man. Une réflexion passionnante, à la croisée de la mythologie et du drame multiversel. Et pour les fans, c’est aussi l’occasion de replonger dans l’univers foisonnant des Spider-personnages, dont beaucoup ont leur propre style, comme on le retrouve dans notre collection de t-shirts Spider-Man ou nos figurines à l’effigie du Spider-Verse.
Shathra, la prédatrice totémique qui dévore la toile
Au cœur de cette apocalypse multiverselle se trouve Shathra, l’incarnation cauchemardesque de la ruine des totems arachnéens. Déjà apparue dans les arcs précédents, cette figure monstrueuse prend ici une ampleur inédite. Elle ne se contente plus de tuer : elle remodèle, elle infecte, elle transforme les Spider-héros en pantins au service de sa propre toile corrompue.
Les plus vigilants y verront un parallèle effrayant avec Morlun, l’autre grand prédateur totemique du Spider-Verse. Mais là où Morlun agit avec une froideur aristocratique, Shathra impose la terreur par la perversion du lien sacré qui unit les différentes versions de Spider-Man. Son objectif est simple : tisser un monde à son image, sans diversité, sans mémoire, où toutes les réalités seraient englouties dans une unique toile infernale.
Dans cet arc, des figures majeures comme Silk ou encore Spider-Ham sont confrontés à des versions d’eux-mêmes corrompues. L'effet est glaçant. Le Spider-Verse n'est plus une famille dispersée : c’est un réseau fracturé, parasité, où l’ennemi peut être soi-même.
Le graphisme des comics accentue ce malaise. Les cases sont distordues, les couleurs saturées, les bulles éclatées : la toile visuelle elle-même devient instable. Une mécanique brillante, qui évoque certains passages de Across the Spider-Verse dans ses phases les plus expérimentales. Et pour les lecteurs fascinés par l’esthétique du chaos, la collection de posters Spider-Man ou nos plaids alternatifs permettent d’ancrer visuellement ce vertige narratif dans leur quotidien.
La mort du Spider-Verse… ou sa renaissance ?
Le titre End of the Spider-Verse peut sembler sans équivoque : la fin d’un monde, la dislocation du multivers. Mais à l’image de nombreuses sagas Marvel, ce n’est jamais aussi simple. Ce qui s’effondre ici, c’est surtout une certaine forme d’unité. L’idée qu’il existe un seul tissu reliant toutes les araignées, une harmonie mythologique, vole en éclats. À la place, surgit un chaos d’identités, de réalités parallèles, de versions divergentes qui se confrontent sans plus aucune hiérarchie.
Pour les lecteurs familiers des arcs comme Spider-Verse, ce nouvel épisode est une rupture brutale. Peter Parker lui-même n’est plus le centre. Il devient un vecteur parmi d’autres, parfois dépassé, parfois éclipsé par des figures comme Miles Morales ou Peni Parker.
Mais cette fin cache une refondation. Chaque Spider-héros va devoir redéfinir sa propre légitimité, sa place dans l’échiquier multiversel. Le lecteur assiste alors à des moments de doute, de repli, mais aussi d’élévation : Silk qui prend le leadership d’un nouveau groupe, Spider-Gwen qui brise un cycle de solitude, ou encore Spider-Man Noir qui redécouvre sa propre humanité.
Ces trajectoires individuelles sont sublimées par un foisonnement visuel exceptionnel. Chaque monde a sa palette, sa texture, son langage graphique. Pour les passionnés de cet univers multiple, nos chaussons Spider-Verse ou pyjamas multivers reprennent certains de ces codes dans leur design pour prolonger cette immersion au quotidien.
Une conclusion ouverte vers l’avenir du multivers
Alors que les derniers numéros de Spider-Man Vol. 4 s’achèvent, on comprend vite que l’« End of the Spider-Verse » n’est pas une fin mais un pivot. Les fils du multivers ne sont pas rompus, ils sont redistribués. Et à cette table du destin, chaque Spider-personnage obtient désormais sa voix propre, son libre arbitre narratif.
Certaines figures clés changent de trajectoire. Gwen Stacy s’émancipe complètement de son héritage tragique, tandis que Morlun trouve un rôle bien plus ambigu. Même Chasm, alias Ben Reilly, apparaît en filigrane comme un contrepoint à la quête de sens de Peter.
Marvel en profite pour poser les bases de futures confrontations, mais aussi de nouvelles alliances. Une ouverture qui trouve déjà des échos dans d’autres formats, comme les jeux vidéo multivers Spider-Man 2 sur PS5 ou les spin-offs d’animation.
Et si la fin du Spider-Verse marquait en réalité le début de quelque chose d’encore plus vaste ? Une ère où chaque lecteur, chaque vision, chaque Spider-personnage peut enfin exister à sa manière, libre et pleinement incarné.