Chariot
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Parmi les récits les plus troublants de l’univers du Tisseur, The Lost Years occupe une place à part. Écrit par J.M. DeMatteis et brillamment illustré par John Romita Jr., cet arc narratif paru en 1995 s’insère directement dans la Clone Saga. Il explore un pan longtemps resté dans l’ombre : la vie solitaire de Ben Reilly, clone de Peter Parker, pendant les années où il a disparu de la circulation.
Cet arc psychologique et introspectif pose une question essentielle : que devient un homme quand il réalise qu’il n’est qu’une copie ? Faut-il fuir, se reconstruire ou chercher sa propre voie ? C’est toute l’âme de Ben Reilly qui se joue ici, bien avant son retour en Spider-Man écarlate.
🧠 Là où les autres arcs sont souvent tournés vers l’action, The Lost Years choisit la réflexion, les émotions, et les dilemmes moraux. Une richesse rarement égalée dans les comics Spider-Man.
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Ben Reilly : fuir son passé, chercher un futur
À la suite de sa révélation dévastatrice – il n’est qu’un clone de Peter Parker –, Ben Reilly décide de tout quitter. Il part sur les routes des États-Unis, abandonnant New York, Mary Jane, May, et toute la vie du héros qu’il pensait être. Ce périple marque le début de ses “années perdues”, ces cinq ans d’errance qui donnent leur nom à l’arc.
Dans ce road trip émotionnel, Ben croise des marginaux, des figures bienveillantes comme des criminels, mais surtout, il affronte ses propres doutes. Peut-on avoir une identité quand on est une copie ? Peut-on aimer, agir, exister indépendamment du modèle originel ?
Les auteurs posent ici une réflexion rarement vue dans les comics mainstream, presque philosophique. C’est dans cette solitude que Ben adopte le nom de Reilly (en hommage à l’oncle de Peter, Ben, et au nom de jeune fille de tante May, Reilly).
🕷️ Loin des gratte-ciels de Manhattan, l’histoire se construit dans des motels miteux, des déserts silencieux, et des combats plus intimes qu’époustouflants. C’est un Spider-Man sans costume, sans toile, mais avec un poids sur les épaules.
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L’arrivée de Kaine : l’ombre du clone rejeté
Mais Ben Reilly n’est pas le seul clone de Peter Parker en circulation. Dans ses pérégrinations, il est bientôt confronté à un autre reflet déformé de lui-même : Kaine, le tout premier clone créé par le Chacal, instable génétiquement et psychologiquement. Kaine est l’opposé de Ben : violent, impulsif, rongé par la haine… mais aussi terriblement complexe.
Leurs retrouvailles sont explosives. Pour Kaine, Ben est responsable de tous ses malheurs, une existence qui n’aurait jamais dû voir le jour. Il le traque sans relâche, déclenchant des confrontations spectaculaires. Mais au fil des affrontements, une tension plus subtile s’installe : celle de deux frères que tout oppose, mais qui partagent un ADN identique et une souffrance similaire.
The Lost Years prend alors une teinte plus tragique. L’arc ne se contente pas de raconter une cavale ou une quête identitaire : il tisse une relation fratricide au cœur du multivers de Spider-Man. Kaine devient un miroir déformé de Ben, comme Ben l’est de Peter.
💥 Cette dynamique entre les clones enrichit profondément l’univers narratif du Tisseur. Elle annonce les futures intrigues comme Grim Hunt ou Spider-Island, où Kaine prendra une place centrale.
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Une conclusion poignante, un avenir incertain
À la fin de The Lost Years, Ben Reilly choisit de continuer à vivre sous une fausse identité, loin de Peter Parker. Il adopte le nom de Scarlet Spider, un justicier masqué à part entière, bien décidé à faire le bien à sa manière, avec ses propres règles.
Quant à Kaine, bien qu’en fuite, il reste une menace tapie dans l’ombre… ou peut-être un allié brisé, prêt à basculer un jour du bon côté. Cette dualité constante entre les deux clones enrichit profondément la mythologie du Tisseur et annonce les arcs majeurs des années 2000.
The Lost Years n’est pas un simple spin-off. C’est une pierre angulaire de la saga des clones, un récit qui explore avec justesse la solitude, la culpabilité, la quête d'identité. En cela, il s’intègre parfaitement à l’univers émotionnel de Spider-Man, où le fardeau du héros est aussi psychologique que physique.
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