Martha “Mattie” Franklin n’est pas la Spider-Woman la plus connue du grand public, et pourtant, son parcours est l’un des plus fascinants de tout l’univers Marvel. Courageuse, tourmentée et profondément liée à Peter Parker, elle incarne l’idée même d’héritage — celui de l’araignée, du devoir, et du poids de la responsabilité.
Apparue à la fin des années 1990 dans Spider-Man #441, Martha Franklin débute comme une jeune femme issue de la haute société new-yorkaise, passionnée par les super-héros. Mais sous ses airs d’adolescente idéaliste, elle cache une profonde obsession : devenir à son tour une héroïne, quitte à tout risquer pour y parvenir. Et ce rêve va rapidement la conduire au cœur des ténèbres.
Son destin bascule lorsqu’elle s’infiltre dans un rituel mystique organisé par des fidèles de Norman Osborn. Ce rituel, censé redistribuer les pouvoirs des différents Spider-Totems, tourne mal — et Mattie finit par absorber une partie des pouvoirs de Spider-Man lui-même. Dès lors, elle devient une version féminine du Tisseur, dotée de sa force, de son agilité, de son sens arachnéen et même de la capacité à se déplacer d’immeuble en immeuble avec des toiles synthétiques.
Mais contrairement à Peter, Mattie ne reçoit pas immédiatement le même sens moral. Ses débuts sont chaotiques, impulsifs, presque adolescents. Elle cherche à imiter Spider-Man sans réellement comprendre ce que cela signifie. C’est d’ailleurs ce qui rend son personnage si touchant : elle n’est pas née héroïne, elle le devient à la dure.
Au fil du temps, son costume évolue — d’abord très inspiré de celui de Jessica Drew, la première Spider-Woman, avant de devenir plus sombre, plus tactique, plus proche de l’univers urbain de Spider-Man. Ce look modernisé est aujourd’hui une source d’inspiration pour de nombreux fans, qu’ils retrouvent dans les costumes Spider-Man et figurines du Spider-Verse.
Cette première phase de sa vie héroïque pose les bases d’un arc initiatique poignant, où se mêlent ambition, culpabilité et besoin de reconnaissance — des thèmes centraux dans l’univers de l’Homme-Araignée.
De l’admiration à l’héritage : la relation complexe avec Spider-Man
Pour Mattie Franklin, Spider-Man n’a jamais été un simple modèle. C’était un repère, une figure presque mythologique. Lorsqu’elle acquiert ses pouvoirs, elle tente d’imiter son style de combat, son sens de la justice, et même son humour, sans comprendre la lourdeur du fardeau qu’il porte. Ce contraste entre naïveté et responsabilité va devenir le cœur de son évolution.
Peter Parker, d’abord méfiant, finit par prendre Mattie sous son aile. Il reconnaît en elle une version plus jeune et plus impulsive de lui-même. Cette relation de mentorat est l’un des aspects les plus touchants du personnage : Spider-Man, qui a perdu tant d’êtres chers, retrouve en Mattie une forme de continuité, une preuve que son combat inspire encore. Mais il voit aussi à travers elle les dangers de son propre mode de vie.
Leur relation oscille donc entre tendresse et inquiétude. Peter tente de la protéger du monde qu’il connaît trop bien — celui des ennemis de Spider-Man —, mais Mattie refuse d’être traitée comme une enfant. Elle veut prouver qu’elle mérite son nom et ses pouvoirs. Cette détermination la conduit à affronter seule des adversaires redoutables comme Mysterio ou Shocker, souvent au péril de sa vie.
Mais c’est en croisant la route de Jessica Drew, la Spider-Woman originale, que Mattie trouve enfin son équilibre. Jessica, plus expérimentée et plus lucide, l’aide à comprendre que l’identité héroïque ne se résume pas à un costume ou à des pouvoirs, mais à la façon dont on les utilise. Le duo Spider-Woman / Spider-Man devient ainsi une famille symbolique, unie par le devoir et le courage.
Cette alliance féminine renforce d’ailleurs l’aura de Mattie dans l’univers Marvel. Là où Peter incarne le poids de la responsabilité, elle incarne la quête d’identité et la transmission. Une thématique qu’on retrouve d’ailleurs dans les adaptations modernes du Spider-Verse, où plusieurs héros et héroïnes se partagent désormais la légende de l’Araignée.
Cette dualité entre mentor et élève, entre modèle et héritière, fait de Mattie Franklin une figure essentielle pour comprendre comment le mythe de Spider-Man s’est étendu au-delà de Peter Parker. Elle ne se contente pas d’être une simple successeure : elle en est la continuité émotionnelle et symbolique.
Les amateurs de cette période culte peuvent retrouver des pièces inspirées de ce duo emblématique dans la collection de masques Spider-Man ou parmi nos pyjamas de Spider-Woman et Spider-Man.
Entre perte de repères et lutte intérieure : la descente de Mattie Franklin
Si les débuts de Martha Franklin semblaient prometteurs, sa vie de super-héroïne va rapidement basculer dans une spirale plus sombre. Derrière l’énergie de la jeunesse se cachait une profonde solitude, amplifiée par la responsabilité d’endosser un rôle qui n’était pas le sien. Devenir une Spider-Woman, ce n’est pas seulement combattre des criminels — c’est aussi porter le poids du symbole qu’incarne Peter Parker.
Mattie finit par s’éloigner de ses mentors et sombre dans une période d’errance morale. Elle tente de concilier une vie “normale” avec son identité héroïque, mais cette double existence la consume. C’est à cette époque qu’elle est capturée par des trafiquants de drogues qui exploitent ses pouvoirs pour produire une nouvelle substance mutagène. Dépendante et brisée, elle devient malgré elle une victime du monde qu’elle voulait protéger.
Ce passage dramatique est l’un des plus poignants de l’univers de Spider-Man, car il illustre la face cachée du mythe : le prix psychologique de l’héroïsme. Contrairement à Peter, qui trouve dans son entourage (comme Mary Jane Watson ou Tante May) des piliers affectifs solides, Mattie affronte seule ses démons intérieurs.
Malgré la noirceur, elle finit par se reconstruire lentement, soutenue par Jessica Drew et par l’alliance des héroïnes du Spider-Verse. Cette solidarité féminine devient un fil rouge essentiel dans son histoire, opposant la lumière du collectif à la solitude destructrice du héros solitaire.
Cette période marque aussi une transformation esthétique : son costume devient plus minimaliste, presque symbolique, signe qu’elle ne cherche plus à être “l’autre Spider-Man”, mais bien à devenir elle-même. Une évolution visible dans les designs modernes que l’on retrouve dans certaines figurines de Spider-Woman et vestes Spider-Man disponibles dans la boutique.
Les fans y voient une métaphore : même dans l’univers Marvel, être un symbole peut briser une personne. Et Mattie Franklin, par sa chute et sa reconstruction, prouve que même une héroïne peut faillir — mais se relever plus forte que jamais.
Un héritage tragique mais immortel dans le Spider-Verse
Le parcours de Martha Franklin se termine tragiquement, mais son empreinte reste indélébile dans l’univers de Spider-Man. Dans les comics, Mattie est tuée par Alyosha Kravinoff, le fils de Kraven le Chasseur, au cours d’un rituel macabre visant à ressusciter la famille Kravinoff. Sa mort, brutale et injuste, choque profondément Peter Parker et Jessica Drew, mais elle n’est pas vaine : elle devient un symbole du prix que coûtent les responsabilités héroïques.
Dans le Spider-Verse, Martha Franklin fait plusieurs réapparitions sous forme d’hommages ou de variantes issues d’univers parallèles. Certaines versions la présentent comme une Spider-Woman expérimentée, survivante de ses blessures, tandis que d’autres la dépeignent comme une gardienne spirituelle de la “lignée des araignées”. Ces incarnations posthumes rappellent que dans l’univers Marvel, personne n’est jamais totalement oublié.
Sa présence plane également dans les récits où la notion d’héritage est centrale, notamment dans des arcs comme Spider-Man: Life Story ou The Clone Saga, où les thématiques de transmission, de sacrifice et de mémoire sont omniprésentes. Dans ces univers où tout évolue, Mattie incarne le lien entre les générations de héros arachnéens — celle du passé, du présent et du futur.
Au-delà du papier, elle inspire encore la culture pop. Des artistes et collectionneurs continuent de lui rendre hommage à travers des t-shirts, des posters Spider-Woman ou encore des costumes inspirés de ses apparitions, preuve que sa mémoire reste vivante dans le cœur des fans du Tisseur.
En définitive, Martha Franklin n’est pas une héroïne secondaire. Elle est une étoile filante du multivers arachnéen — brève, intense, et inoubliable.